Depuis trois jours, à la maison c’est le branle-bas de combat. Du sol au plafond, sur aux trois étages, toute la famille (frères et sœurs, parents, grand-mère) s’affaire … Sauf moi ! Trop occupée à contempler les guirlandes scintillantes du voisin dans la lumière du soir qui tombe déjà. Toutes les pièces ont été récurées à fond, et la chambre que je partage avec mon petit-frère ne fait pas exception. « Alisha* ! tonne grand-mère, les mains sur les hanches en m’observant de son œil farouche, ne reste pas affalée ainsi !”
En grognant, je m’extirpe du confortable canapé et de ma rêverie. Tout le monde ici est sur-excité : demain, c’est Diwali, et rien n’est encore prêt !
Au bout de quatre heures d’intenses efforts d’installations des lumières, voilà papa prêt à appuyer sur l’interrupteur. Dans un geste théâtral, il compte de sa voix forte : « Ēka …Dō … tīna !”
Voilà la maison recouverte d’une enveloppe lumineuse, elle irradie ! je ne peux réprimer un sourire, tandis que ma petite sœur Nandini (« celle qui donne la joie« ) saute de joie en criant et se met à courir dans tous les sens.
Quand le silence est – enfin – revenu, nous entamons le traditionnel rituel qui revient chaque année. Assis en cercle sur le tapis, au milieu du salon, nous écoutons papa nous expliquer l’origine de ce festival :
« Diwali est l’un des plus grands festivals indiens, célébré avec beaucoup d’enthousiasme dans toute l’Inde. Cette année, nous le célèbrerons le 23 octobre. Elle symbolise la victoire du bien sur le mal. Selon la légende (papa prend un ton mystérieux), lorsque le seigneur Rama est revenu de ses 14 années d’exil après avoir battu Ravana, le peuple d’Ayoda l’accueilla en allumant des bougies et des diyas** pour célébrer son retour au royaume.
Diwali, qui est en fait la contraction de deepavali, signifie « tableau de lumière » et symbolise la victoire de la luminosité sur les ténèbres. »
Oui, enfin pour les petits (et les grands comme moi), c’est surtout l’occasion de rater l’école. Diwali est un jour férié non seulement en Inde mais aussi au Népal, au Sri Lanka, en Guyane, au Suriname, en Malaisie, à Singapour ainsi que sur les îles Myanmar, Fidji, Maurice, et Trinidad & Tobago. Nous en profitons aussi pour nous gaver de bonbons et de friandises et recevoir des cadeaux de la part de nos oncles et tantes que nous retrouvons pour l’occasion !
« Comme c’est beau », souffle ma petite sœur lorsqu’il a terminé son exposé. Autour de nous, dans l’obscurité, tout n’est que lumière et féérie. Soudain, fusent les détonations des pétards et des feux d’artifices ! Les festivités ont commencé …
* prénom indien signifiant « protégée »
** petites bougies spéciales de Diwali
Les principaux mets de Diwali
La spécialité de ce festival est le peda, à base de lait concentré, de sucre en poudre, de cardamome et de pistache. Les plus réputés (et appréciés !) sont ceux d’Agra. Il existe de nombreuses déclinaisons de ce mets et d’autres friandises que les indiens dégustent tout au long de la fête.
– barfi : préparation à base de lait et de sucre garnie de pistache et de cardamome
– gulab jamun : lait, beurre et préparation de pâte à crèpe avec du sucre frit dans l’huile
– jalebi : farine, yaourt, sucre, cardamome, eau de rose, frit dans l’huile
– gogjha : demi-lune farcie
– papri : friandise ronde et salée à base de blé concassé