Cette année Ganesh Chaturthi a lieu le 17 septembre 2015. Cette fête hindoue commémore la naissance de Shiva, le dieu à tête d’éléphant, fils des déités Shiva et Pârvatî. Cette célébration est aussi connue sous le nom de Vinayaka Chaturthi ou Vinayaka Chavithi selon les langues.
La date de la cérémonie de Ganesh Chaturthi peut varier selon le cycle lunaire. Cependant la célébration de la naissance du dieu Shiva a toujours lieu pendant le mois de Badhra (ou Badhrapad) du calendrier hindou. Cette fête est célébrée entre les mois d’août et de septembre. Cette année elle débute le jeudi 17 septembre et s’étendra sur plusieurs jours. La fête d’Anant Chaturdashi clôt les festivités. Cette fête est célébrée dans toutes l’Inde et les communautés indiennes de par le monde. Les célébrations les plus fréquentées ont lieu dans l’Etat du Maharastra. En 1893 ce festival est devenu une cérémonie d’utilité publique sous l’impulsion de Lokmanya Tilak. Il a souhaité rapprocher les castes brahmanes et non brahmanes autour de ce dieu alors si populaire, symbole d’un nationalisme dans le Maharastra.
La fête de Ganesh Chaturthi est rythmée par une série de rituels. Après s’être purifiés les dévots achètent une représentation du dieu sous forme de statuette en argile selon la tradition. Dans chaque ville, ces statues sont exposées sur des promontoires couverts ou dans des sanctuaires. Les statues ornées de fleurs, de guirlandes, trônent donc pendant plusieurs jours. L’idole est vénérée chaque jour. Une fois l’invocation du dieu exécutée grâce à la statue qui sert de lien entre le dieu et le monde des vivants, les fidèles déposent nombre d’offrandes aux pieds de la statue. Il existe de nombreuses déclinaisons de cette fête puisqu’elle est aussi célébrée dans les foyers des dévots du dieu Ganesh. Elle finit toujours par une immersion des représentations du dieu dans l’eau. Ainsi la statue d’argile se dilue dans l’eau. Ce dernier rituel symbolise l’étape finale du cycle de la création.
De tous les dieux hindouistes, Ganesh est vraisemblablement le dieu le plus aimé. Il est celui que les fidèles hindous invoquent en premier dans leurs prières. Ganesh, Ganesha, Vinâyaka (le meilleur des guides), Ganapati (chef des Ganas) ou Pillayar de ses autres noms, est le dieu de la sagesse, de l’intelligence, de la prudence et de l’éduction. Ces attributions font de lui le patron des travailleurs et des étudiants.
Conformément à la mythologie hindouiste, Ganesh est le fils de Shiva et Pârvatî. Son apparence animale provient de multiples mythes. Le plus connu et le plus accepté d’entre eux est le suivant. Shiva, époux de Pârvatî, quitta sa femme pour partir à la guerre. Angoissée par la solitude, Pârvatî se façonna un fils à partir de poussières, de l’écume de son bain et des onguents recueillis sur sa peau. Plusieurs années après son départ au combat, Shiva rentrant chez lui tombe nez à nez sur Ganesh qui gardait la maison pendant que sa mère prenait un bain. Furieux de se voir interdire l’entrée dans sa propre demeure, Shiva tranche la tête du jeune éphèbe, qui roule tellement loin qu’elle finit introuvable. Pârvatî désespérée lui raconte toute l’histoire et exige qu’il y ait réparations. Shiva promet à sa femme de remplacer la tête de son fils par celle du premier enfant qu’il voit, qui fut un éléphanteau.
Cet épisode donne tout son sens à l’attribution de dieu de l’intelligence. Il faut que l’intellect, c’est-à-dire le shaki se retire pour accéder à la divinité, d’où la décapitation de l’enfant.
Les idoles ou mûrtis de Ganesh représentent traditionnellement un gros corps d’enfant de couleur rouge possédant très souvent quatre bras, une tête d’éléphant et une unique défense. Un mythe raconte que l’autre défense se serait cassée une nuit où Ganesh serait tombé de son vâhana ou véhicule (un rat). En assistant à la scène, la Lune lui aurait ri au nez. Contrarié, le dieu lui aurait envoyé la défense brisée, causant le plus gros cratère du satellite terrestre. Depuis il est fortement déconseillé de regarder la Lune pendant Ganesh Chaturthi.
Son aura rayonne à travers l’Inde et l’Asie. Le bouddhisme japonais voit en lui une réincarnation de Shō Kannon Bosatsu, le Grand Être de la compassion. En Indonésie, il est le symbole de l’Institut Technologique de Bandung, la meilleure école d’ingénieurs du pays.
Cette fête soulève malheureusement des problèmes d’ordre écologique. Traditionnellement, les mûrtis ou idoles du dieu sont en argile, matériel qui se dissout très facilement dans de l’eau. Toutefois, la production d’idole est devenue une affaire de commerce. Aujourd’hui, on trouve davantage d’idole en plâtre, car plus facile à mouler et moins cher. La dissolution du plâtre dégage de nombreux produits toxiques (sulfure, phosphore, magnésium). Aussi, les peintures utilisées pour les décorer contenant des métaux lourds et polluants (mercure) contribuent largement à la hausse de l’acidité des points d’eau. Il est donc assez fréquent de voir les jours précédant l’ultime célébration de Ganesh Chaturthi des bancs de poissons morts à la surface des fleuves.
Heureusement, des ONG comme To Make A Difference s’attaquent à ce problème en promouvant un « Ganesh Chaturthi Eco Friendly ». L’ONG propose à des prix très intéressant des idoles du dieu Eco friendly. En allant sur leur site, vous aurez un aperçu de leurs actions et les conseils qu’ils donnent pour préserver l’environnement.
http://www.tmad.org/index.php?option=com_content&view=article&id=112&Itemid=62